Fr. 1961. Drame sentimental de François Truffaut avec Jeanne Moreau, Oskar Werner, Henri Serre. Deux amis aiment la même femme qui répond à l'amour de chacun d'eux. Adaptation brillante du roman d'Henri-Pierre Roché. Curieux mélange d'amertume et de désinvolture. Montage audacieux. Mise en scène inventive. Oeuvre importante de la Nouvelle Vague. Excellente interprétation.
Deux amis aiment la même femme qui répond à l'amour de chacun d'eux. Adaptation brillante du roman d'Henri-Pierre Roché. Curieux mélange d'amertume et de désinvolture. Montage audacieux. Mise en scène inventive. Oeuvre importante de la Nouvelle Vague. Excellente interprétation.
Curieux mélange d'amertume et de désinvolture, ce film-phare de la Nouvelle Vague, brillamment adapté du roman d'Henri-Pierre Roché, est une des plus éloquentes manifestations du talent particulier de François Truffaut (LES 400 COUPS). La fluidité et l'audace du montage, la beauté des images et l'originalité de la mise en scène créent un envoûtement profond et durable. Le jeu moderne et légèrement décalé des interprètes ne manque pas de piquant. Jeanne Moreau (LES AMANTS) s'y révèle admirable.
Alain Pontaut - La Presse
Cette femme fatale, (...) cette fausse maîtresse, (...) cette Kathe n'est ni Dietrich, ni Garbo, mais une petite femme capricieuse, clownesque, insatisfaite, en vérité sans grand mystère. Cette vamp est un gentil pantin dont l'emprise morale, l'autorité, la toute-puissante séduction, malgré le grand talent de Jeanne Moreau, ne s'imposent pas un seul instant.
(Texte paru en 1962)
René Cortade - Le Nouveau Candide Spectateur
Sur un roman d'Henri-Pierre Roché, qui ressemblait à des mémoires, (...) Truffaut vient de faire un film, qui ressemble à un poème. Un film tendre comme le souvenir, gris et chantant comme lui, dont les images, voilées d'une brume imperceptible, tantôt saccadées, tantôt traînantes, portent en elles, comme les vers d'Apollinaire, une musique sourde et secrète.
(Texte paru en 1962)
Jean Collet - Signes du Temps
Cette intrigue très mélodramatique, vaudevillesque même, a donné le film le plus pur, le plus grave qui soit. JULES ET JIM est tout le contraire d'un film léger ou d'une apologie du libertinage. C'est une tragédie de l'amour fou, (...) de l'amour absolu. (...) Il faudrait être bien pharisien pour en repousser la sincérité, (...) en méconnaître la souffrance.
(Texte paru en 1962)
Adam Nourcaret - Actualité
(...) cette tragédie infiniment navrante nous est racontée avec les exubérances injustifiées d'une caméra qui batifole. Devant la détresse émouvante d'un époux, (...) je déplore (...) que Truffaut en soit encore à jouailler avec des sous-titres inattendus, (...) des coupures si soudaines entre des scènes [trop] brèves, (...) des close-ups fugaces.
(Texte paru en 1962)
Jean-Louis Bory - Arts
[Werner et Serre] sont excellents. (...) [Jeanne Moreau] a pu y montrer tous les aspects de son immense talent. (...) Jules et Jim étaient déjà un excellent livre. C'est aujourd'hui aussi un grand film. C'est une fête de tendresse et d'intelligence aiguë. Merci à Truffaut de nous redonner le goût du bonheur, si difficile soit-il à atteindre, dans la liberté et le respect des autres.
(Texte paru en 1962)
Claude Mauriac - Le Figaro Littéraire
(...) d'un film sur l'amitié, [Jeanne Moreau] a fait un film sur l'amour. Et, plus gravement, d'un film d'auteur un film de comédienne. À ses côtés, [Henri] Serre et (...) Oscar Werner (...) apparaissent à demi effacés. (...) C'est dommage, car ce qui nous attache dans cette histoire, ce n'est pas cette jolie fille égoïste, (...) ce sont ces garçons eux-mêmes.
(Texte paru en 1962)
Jean Ronchard - Photo-Journal
Il s'agit (...) d'un film peu moral. L'immoralité se teinte d'une fantaisie si légère, cependant, qu'elle ne s'impose pas comme telle. Que de films qui ne vont pas à moitié aussi loin dans l'audace des situations et qui sont, de fait, dix fois plus immoraux parce qu'ils exploitent à fond celles qu'ils présentent.
(Texte paru en 1962)
Eugène Cloutier - La Presse
Je trouve (...) [rassurant] que [la] "Nouvelle Vague" ait renoncé à bouder plus longtemps les "vedettes installées". (...) Avec TIREZ SUR LE PIANISTE, Truffaut nous livrait son deuxième film d'auteur. Avec JULES ET JIM voici qu'il nous offre son premier grand film, soit une oeuvre dont il n'est plus le seul à pouvoir revendiquer l'exceptionnelle qualité.
(Texte paru en 1962)
Jean Basile - Le Devoir
[Jeanne Moreau] compose bien son rôle, (...) elle ne manque pas d'esprit mais sa mesure ne coïncide pas avec celle de ses deux partenaires. Il eût fallu à ses côtés deux monstres comme elle. Elle détonne et fausse un peu l'esprit du film. (...) Elle est la victime d'une erreur de distribution si la distribution est le dosage. Dans un film une performance n'est pas tout.
(Texte paru en 1962)
Jean Rochereau - La Croix
Truffaut (...) a pris le bouquin au pied de la lettre. Et, croyant lui être fidèle, a changé humour en amour, ce qui fausse tout. Traité dans le style de NOBLESSE OBLIGE, JULES ET JULES pouvait devenir piquant, sarcastique, frondeur. Dans une option voisine de celle d'Ophüls, (...) ce n'est plus qu'un mélange assez effarant d'idées fausses joliment exprimées.
(Texte paru en 1962)