Fr. 1969. Drame psychologique de Éric Rohmer avec Jean-Louis Trintignant, Françoise Fabian, Marie-Christine Barrault. Un jeune ingénieur catholique résiste aux avances d'une divorcée par respect pour sa future épouse. Excellente analyse psychologique. Dialogue intelligemment soutenu. Réalisation élégante. J.-L. Trintignant remarquable d'aisance.
Un jeune ingénieur catholique résiste aux avances d'une divorcée par respect pour sa future épouse. Excellente analyse psychologique. Dialogue intelligemment soutenu. Réalisation élégante. J.-L. Trintignant remarquable d'aisance.
C'est un personnage peu fréquent sur les écrans que ce catholique pratiquant, sincère et cultivé, que met en scène Éric Rohmer. Outre cette originalité, le film se signale par un dialogue, abondant certes, mais d'une intelligence et d'un naturel rares et par une construction dramatique fondée sur le jeu des rencontres. La mise en scène, soignée et distante, utilise de belles images en noir et blanc qui rendent bien l'atmosphère frileuse d'une petite ville. L'interprétation est de premier ordre.
Texte : Robert-Claude Bérubé
Éric Rohmer - Les Nouvelles Littéraires
"(...) Pascal est, en quelque sorte, le point de départ du film: par le sentiment qu'un homme prend, à travers la relecture de Pascal, de l'abîme qui existe entre sa façon de vivre et une certaine idée du christianisme qu'il avait dans sa jeunesse..."
(Texte paru en 1976)
Claude Robert - Actualité
Éric Rohmer (...) donne ici (...) la preuve irréfutable d'un [immense] talent: (...) sens de l'atmosphère, direction d'acteurs d'une finesse rare suscitant un jeu naturel sans affectation ni pose malgré le piège d'un dialogue abondant, profondeur de la pensée (...) et lucidité dans l'exposition.
(Texte paru en 1969)
Jean Collet - Signes du Temps
(...) le film de Rohmer est sans la moindre facilité ni complaisance. Il n'obéit à aucune mode. Il a pour seul souci d'exprimer par les moyens les plus sobres, les plus transparents, la réalité, au lieu de faire valoir un art de filmer par le truchement de la réalité.
(Texte paru en 1969)
Emmanuel Cocke - Le Petit Journal
Exploration psychologique, dialogue très élaboré, interprétation hors pair, réalisation d'Éric Rohmer, MA NUIT CHEZ MAUD est peut-être un film d'intellectuel, avec une caméra qui ne bouge guère, mais la présence de Françoise Fabian et de Jean-Louis Trintignant est parfaite.
(Texte paru en 1969)
Jerry Tallmer - New York Post
In an infantile season, it is nice to have a grown-up movie. (...) This would be MY NIGHT AT MAUD'S, (...) Eric Rohmer's 1970 mixture of romance, brilliant conversation, male and female bedding problems, Roman Catholic guilt, blonde attraction vs. brunette attraction, and (...) the Pensees of Pascal.
(Texte paru en 1984)
Jean-Louis Bory - Le Nouvel Observateur
MA NUIT CHEZ MAUD est un dialogue philosophique où Diderot céderait parfois la parole à Marivaux. Tout cela très brillant. Brillamment interprété. (...) Et brillamment épié, le plus scrupuleusement du monde, par une caméra faussement immobile, comme (faussement) absente à force de simplicité.
(Texte paru en 1969)
Martin Tucker - Commonweal
The credit for the success of the film's charm and guile also lies with its two stars. (...) Trintignant (...) makes the exasperatingly stubborn hero lovable; (...) Françoise Fabian (...) is a beautiful mature woman who makes the viewer perfectly aware of her tricks at the very time she is deceiving herself.
(Texte paru en 1970)
Pierre Billard - L'Express
Modernes, les personnages de MA NUIT CHEZ MAUD, ils le sont, plus que tous autres, puisqu'ils sont en prise directe sur la véritable morale et la véritable sensibilité de la France d'aujourd'hui. Ils frappent (...) par leur "crédibilité".
(Texte paru en 1969)
Jean de Baroncelli - Le Monde
Ce film est merveilleusement démodé. (...) il se tient à l'écart de la mode. (...) ce film met en scène des gens intelligents, capables de réfléchir, de raisonner, de prendre des décisions personnelles, ce qui nous change des obsédés (...) ou des robots auxquels le cinéma accorde si souvent ses faveurs.
(Texte paru en 1969)
Henry Rabine - La Croix
(...) MA NUIT CHEZ MAUD [est] l'un des meilleurs films présentés au dernier Festival de Cannes. (...) Le film de Rohmer me paraît d'autant plus exemplaire qu'à la gravité des sentiments et à la rigueur de la pensée, il joint l'acuité psychologique (...) qu'illustrent des dialogues incroyablement serrés.
(Texte paru en 1969)
Jean-Louis Trintignant - Cinémonde
"Cette nuit ne sera qu'un combat entre mes chastes résolutions et mes désirs. Je pense toujours à "mon amour", j'en parle à Maud. (...) Quand [Françoise] me révèle qu'elle a déjà eu un amant, je me vante de "ma nuit chez Maud" pour apaiser ses scrupules..."
(Texte paru en 1969)